BABOUCHLAND
Nous vous avions quitté à TAFRAOUTE :

La soirée est sympa. On y découvre les artisans de la
babouche, le rythme de fabrication est soutenu, devant nos yeux. TAFRAOUTE,
c’est autant le dire tout de suite, la Mecque de la babouche de luxe. Les
rondes et jaunes sont réservées aux homme et les femmes portent uniquement les
roses à bout pointus.
Quittant pour une fois le camping avant 10h, nous abandonnons derrière nous la
nuée de camping-car de nos amis les retraités.
C’est l’attaque de la traversée de l’anti-Atlas, les amandiers nous
accompagnent encore pendant les premiers kilomètres puis c’est à nouveau par
des espaces désertiques que nous arrivons à IGHERM (prononcer IREUM) où Edith
déguste enfin un super Tagine au mouton (la bête est difficile à trouver à la
veille d’ait el kebir). En fait, plus nous quittons le Sud, plus les tagines
s’enrichissent de viande et de légumes variés.
L’après midi débute par la traversée aride du nord de l’anti-Atlas jusqu’à
Taroudant : route qui nous semble familiére, malgré l’enchaînement
depuis le matin de virages dignes du Morvan ou de l’Ardèche.

C’EST BON L’EQUILIBRE !
Nous rejoignons par la vallée les pieds du Haut Atlas, afin
d’attaquer la montée tant attendue du TIZI N TEST.
Après vérification que nous sommes bien armés pour l’ascension : essence +
Piles (Nan Nadège.. c’est pour l’appareil photo ! ! ;) )nous nous approchons
d’un grand panneau à "l’ancienne" destiné à nous averti que les prochains 120
Kms seront un enchaînements de virages, et d’épingles .(Marc pour Nadège et
Seb : vos 47 Kms des Pyrénées c’est de la gnognotte. A quand la Chupa
Concentre au Maroc ?). Qu’à cela ne tienne, on vient de s’en taper déjà
environ 200, pour nous échauffer...
Comme raconté par Sam, la route est effectivement assez terrible : elle donne
l’impression de se jeter dans le vide à chaque virage, elle est bien souvent
revêtue d’une couche de sable et de graviers relativement instables et les
locaux ont la fâcheuse habitude de couper tous les virages (et en bus ou
camions cela prend rapidement toute la place).
La phobie de Marco pour le vide (ça va pas mieux !) pousse Edith à ouvrir la
route.





L’image la plus marquante de cette montée (hormis le paysage que Sam vous
décrit), ce sont ces camions qui redescendent en fin d’après-midi chargé à
bloc d’ouvriers sur le toit, rasant le vide sans barrière de protection, le
tout à vive allure.
Marc est sidéré par la confiance que ces hommes ont dans le conducteur du
camion. Nous apprenons plus tard que ce n’est pas une question de confiance
mais ils n’ont juste pas d’autre choix que de descendre par ce moyen, avec la
devise "inch allah".
LE COUPE-GORGE
Voulant profiter des dernières lueurs de jours et de la
luminosité exceptionnelle sur les montagnes dont quelques sommets sont
couverts de neige, nous décidons d’improviser et de continuer la route
jusqu’au prochain Hotel malgré la nuit tombante : "inch allah" nous aussi
alors !.
Ca y est, il fait nuit ! ! Curieusement le rythme à moto s’accélère dans les
virages. Nous nous arrêtons d’abord a proximité d’un panneau "camping".
Pourquoi pas ! on est à 2000 m d’altitude et la nuit il doit faire froid mais
bon... Nous nous arrêtons donc et c’est par un berger que nous sommes
accueillis, fier de nous montrer sa parcelle minuscule à flan de montagne,
jonchée de rochers et de crottes de chèvres qu’il appelle "Camping". Le tout
pour la modique somme de 50 Dirhams la nuit et évidemment sans aucune
commodité style sanitaire ou douche. Nous refusons évidemment et continuons de
plus belle notre route au rythme de plus en plus soutenu.
2eme étape, après une 20aine de kilomètres nous arrivons à un village. Un
panneau nous indique qu’un gite d’étape pourrait nous accueillir. Cool ! !
Marc descend de sa moto afin de se renseigner. Les hommes présents ne parlent
évidemment pas un mot de français mais Marco finit par comprendre que le gite
se trouve à 50m un peu plus loin sur la route du nord.
A peine revenu à sa moto, un local particulièrement éméché commence à lui
parler, à le pousser, l’empêchant de monter sur la moto puis de kicker et
enfin essayant de lui faire les poches. Edith, témoin de la scène, klaxonne
tout ce qu’elle peut afin d’alarmer l’assistance et hurle car la situation
entre Marco et le local s’envenime. Marco redescend alors de sa moto afin
d’affronter l’individu sournois ! heureusement 3 hommes du village arrivent,
empoignent l’individu, nous précisant qu’il est un peu "malade de la tête" (Un
musulman bourré ca fait mauvais genre) mais que maintenant "il faut partir".
Nous ne demandons pas notre reste et déguerpissons sous les regards de
l’ensemble du village.
Sortis de ce traquenard et fatigués, nous nous arrêtons après 20 autres
kilomètres de virages, au premier hôtel rencontré, situé à Ljoukak bien que
notre première impression ne soit pas terrible.
Tjoukak est un petit village,au maximum une 10aine de maisons collées les unes
aux autres. Des camions vont et viennent, les regards des locaux sont
insistants, presque agressifs car certainement inhabitués aux arrêts des
touristes. L’ensemble est sale, les ruelles sont jonchés d’immondices, les
camions envoient constamment leurs fumées d’échappement, les moteurs tournent
sans cesse. Nous avons un sentiment de ville perdue mais nous n’espérons
qu’une chose à cette heure : dormir à couvert, au chaud !
Nous avons eu raison de nous limiter à cette exigence. La chambre que l’on
nous propose est en fait l’annexe du bar qui sert de "salle de repos" aux
ouvriers en transit. Nous rentrons les motos entre cette salle et les
toilettes publics et déchargeons les bagages rapidement dans cette sois disant
chambre qui ne ferme pas, dont le mur du fond n’est pas complètement fermé au
niveau du plafond et qui donne sur cuisine et le café et ou les vitres sont
cassées. LE PIED ! ! ! ! ;)
La soirée et très courte : Les regards insistants des clients de l’hôtel ne
cessent pas, et le tagine est donc vite avalé.
La nuit est terrible :La proximité des "toilettes" (un trou sale), Le fait que
la porte ne ferme pas et vue l’ambiance générale, Marco décide de piéger la
porte d’entrée ! ;) Il cale le guidon de rechange contre la porte de
manière à
ce que si la porte s’ouvre, le guidon tombant sur le carrelage, un bruit
terrible le réveille. Le sommeil est difficile à trouver en raison du brouhaha
du café, de la lumière de la cuisine sans cesse allumée/éteinte qui éclaire le
dessus de notre "couche" (comment appeler "lit" 2 matelas en mousse défoncés)
et les incessants allers et venus des camions.
Vers 1H du matin, ce que nous craignons arrive, le bruit terrible du guidon
s’explosant sur le sol se fait retentir et Marco hurle afin d’effrayer le
rôdeur. Celui-ci décampe, retournant certainement prés de ses camarades au
café. Le guidon est remis en place et Marco se munit de son couteau pour la
nuit, au cas ou ! !
Le sommeil est difficile à trouver à nouveau. Nous laissons quelques bougies
allumées, les bouchons anti-bruit ne suffisent pas et à 5H du matin,
apothéose, nous avons le rendez vous des ouvriers dans le café avant qu’ils ne
soient embarqués par un camion vers leur lieu de travail. Et oui, nous ne
savions pas que le café restait ouvert toute la nuit.
LES RENCONTRES AGREABLES
Au matin, le départ est rapide. Le responsable de l’hôtel se
fait discret sur les événements de la nuit. Marco profite tout de même de
l’endroit pour nettoyer les bougies de sa moto. et c’est vers 9H00 que les
motos démarrent. Nous sommes HEUREUX de quitter ce bled et de reprendre la
route.
Après quelques kilomètres nous rencontrons une sympathique auberge nommée "le
Mouflon" (Marc y voit un signe ! ) et nous nous arrêtons pour le petit
déjeuner. Nous y croisons aussi une sympathique famille marocaine en ballade
pour le week-end. L’échange est chaleureux, intéressant et Marc découvre les
fameux beignets vu sur tant d’étals mais jamais goûtés.
Donc Hello à Djamel, son oncle sa tante et ses 3 cousines. Vous prenez les
photos que vous voulez dés qu’elle sont en ligne :)
La route vers Marrakech est très agréable, nous quittons les
gorges pour les collines de terre rouge, les maisons se font de plus en plus
coquettes, on croise de plus en plus de berlines, ca sent la bourgeoisie de
Marrakech en route pour les maisons de campagne ! ;)
Petit arrêt à la gendarmerie de (m’en rappelle plus... j’ai le
point GPS si vous voulez ! :) ) pour observer un bosquet d’arbres envahi de
cigognes et de piques buffles. Une vingtaine de cigognes de toutes tailles se
partagent les nids, magnifique !
C’est en début d’après-midi que nous arrivons à Marrakech.
@+ du prochain cybercafé
Vos Commentaires :
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> coupe-gorge...
28 janvier 2004, par Stab
Je ne sais pas pourquoi, j’imagine très bien le cri du Marco réveillé
en sursaut (un peu comme celui du garde-chasse ;-)) Sinon vu que les
piles vous les gardez, je veux bien des babouches moi alors, direct du
zouk A+ bisouxxxx Nad
Répondre à ce message
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> coupe-gorge...
27 janvier 2004, par laurent
hé bé ca a l’air chaud bouillant parfois ! ! ! enfin
z’etes encore en vie et le local aussi... pourvu que ca dure encore et
encore pour pouquoi pas y retourner un jour prochain... en attendant
faites le plein de souvenirs a partager et a bientot :)
V+ lau
Répondre à ce message
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> coupe-gorge...
27 janvier 2004, par Didier
Il a eu chaud le « local particulièrement éméché » !
Parce que quand Marc est pas content, et ben il est pas content (et
oui une orange, c ?t une orange ;) !) et ça, le vendeur du Carrefour
de SQY s ?en souvient encore après lui avoir arrêté la télé lors d ?un
match de rugby de Coupe du Monde !
Enfin, merci pour vos mémoires qui nous permettent de
nous évader quelques instants en votre compagnie. On attend tous les
photos, les films, et pourquoi pas une soirée Babouches/Tajines dans
votre Kasba !
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