Gros retard sur la mise à jour de nos aventures, on va essayer
de rattraper tout ça. ..C’est dense..
ERRISANI LA STRESSANTE :
Nous en étions donc à l’arrivée à Errissani (Ville maudite #2
)… Pourtant tout avait bien commencé par un délicieux tagine de poulet
(entier.. enfin le voilà de retour !) . Comme à l’accoutumée nous étions un
peu l’attraction du jour pour les habitants, et avant la fin du repas, nous
avions un poisson pilote nous invitant à aller visiter son magasin " pour le
plaisir des yeux ". Voulant échapper à son emprise, nous décidons de nous
enfermer dans un cybercafé 2H (les précédents comptes rendus). L’animal perdra
bien patience pensait-on… Que nenni, à notre sortie il était toujours là, à
l’affût de nos gestes, accompagnant chacun de nos pas…. Grrrrrrr ! ! Irrités
et prétextant qu’il était trop tard pour nous, nous déclinons systématiquement
ses propositions jusqu’à ce qu’il se fâche et nous dise " vous les français,
vous avez aucune parole.. " Ce qui eut le don d’énerver tout le monde
précipitant notre retour aux motos sous une escorte grandissante d’enfants de
tous ages. Après un pétage de plomb en règle de Corinne, nous enfourchons les
motos pour avaler de nuit (noire) et sans lune les 30 Kms qui nous séparent de
notre tente en évitant scrupuleusement de nous arrêter, voire même de ralentir
dans Merzouga.
FIN DES PATES DE SABLE
Le lendemain, nous retrouvons le bitume direction Ouarzazate
via un aller/retour dans la vallée du Dadés. La première partie de l’étape fut
surprenante, entre Erfoud et Tinejdad nous traversons des paysages lunaires
avec d’un coté de la route des cratères d’1 m de diamètre et de l’autre des
dunes de sable mou immaculées.

Nous finissons cette journée par un crochet par
la montée des gorges du Dadés (de Boumalnes Dadés vers les gorges) qui
s’avérera être finalement notre étape du soir dans une auberge rudimentaire
mais propre et ou l’accueil fut aussi discret qu’agréable.

L’aubergiste (Ali
de son prénom) nous propose de stationner les motos dans le
salon/restaurant/accueil qui permit à nos motos de profiter d’une vue
panoramique sur les entrailles rouges des gorges. Un bidon d’essence farceur
empesta tout le rez de chaussée pendant la nuit… désolé !

C’est aussi la 1ére auberge et peut-être la dernière ou nous
avons fait nous même l’addition. Nous finissons alors la visite des gorges du
Dadés. La vue panoramique des gorges rappela à marc son " goût " pour le vide
et c’est à 2 Km/h qu’il finit la montée. Marco et Edith se rendent directement
à Zagora pendant que Samuel et Corinne traînent un peu dans les gorges.
Rdv à l’hôtel " La rose des sables "
et la consigne est " le 1er qui arrive envoie les coordonnées GPS à l’autre
par SMS ". Pendant que Sam et Corinne se délectent des panoramas du Dadés,
Edith et Marco roulent vers Zagora, s’arrêtant par hasard et après un petit
hors piste auprès d’une superbe petite Cascade (Petit jardin japonais)
inattendue.

ZAGORA
Nous traversons encore des paysages arides.


Le contraste entre le désert aride et l’arrivée sur Zagora est
particulièrement marqué. A la sortie d’un virage, on découvre une gigantesque
palmeraie à perte de vue. Une fois rendu, Marco envoi les coordonnés GPS de
l’hôtel à Sam , comme prévu. L’installation est rapide, un " petit " poisson
pilote attendrit Edith en lui offrant un dromadaire tissé avec une feuille de
palmier sans rien lui demander directement en retour !. Le gamin guide Edith
et Marco vers le souk (achat de babouches) et vers l’échoppe d’un marchand de
bijoux berbères.
Pendant ce temps, la nuit tombe et Sam et Corinne sont encore
en route. A 15 Km de Zagora, Sam dit " Demi-tour, le GPS me dit qu’on
s’éloigne de l’hôtel ".Et les voilà partis dans la palmeraie, sur une route
zigzagante, avec un unique phare pour 2 DR. Au bout de la route goudronnée,
perdus dans un village sans nom, Sam dit " c’est à 5 Km par là " en montrant
une piste. Renseignements pris auprès de Marco, l’hôtel est immédiatement à
gauche après l’entrée dans Zagora. Donc ½ tour. (Désolé…signé Marco). Après
avoir évité : les vélos, les charrettes, les chiens et les autochtones, tous
sans phares, c’est l’arrivée à Zagora ou un petit garçon les interpellent : "
vous êtes les amis de marc ? Suivez moi c’ est par là." En effet, Edith et
Marco avaient envoyé leur poisson pilote à leur rencontre.
OPERATION A COEUR OUVERT
Corinne ayant besoin de refaire deux filetages sur sa moto,
Sam décida de profiter du frère mécanicien du poisson-pilote dés le lendemain.
Au matin , dés 8h, Sam et Corinne entrent dans l’opération " mécanique à
Zagora " et déposent le DR de Corinne chez " Mohammed ben karoum, Spécialiste
Toyota et moto " tout ça dans un bouiboui de 2 m2 avec pour annexe un escalier
en guise de trousse à outils et un entrepôt d’1 m2 à l’étage. 40 doigts
démontent alors le couvre culasse simultanément. Il faut faire venir
différents spécialistes " Spécialiste tarauds ", " spécialiste Pâte à joints
", " spécialiste grand frère qui se mêle de tout " etc.. et c’est dans une
confiance toute limitée que Sam regarde se jouer la pièce. Mais tout semble
bien se passer et c’est vers 13h30 que Sam et Corinne quittent Zagora tandis
qu’Edith et Marc, partis plus tôt vers Mahmid aprés avoir pris la photo tant
attendue .....

......., entament à cette heure là la
piste " SUD " vers Foum-Zguid à travers les dunes de sable et la foret de
Tamaris, d’après les conseils avisés de plusieurs locaux affirmant qu’il
s’agit de la plus belle piste du Maroc. Selon certaines sources cette piste
est sans difficultés, selon d’autres, un passage soutenu de 20 Km à travers le
sable mou est impératif mais après tout s’arrange et c’est une" autoroute à
dromadaire " .
A L’ATTAQUE !
Edith et Marco tentent donc l’aventure, GPS réglé et le moral
a donf ! Motivés !
13H30 : départ du " petit prince " en bordure du village de Mahmid : ici
s’arrête le goudron, il ne reste que la piste.
15H30 : Les efforts et la volonté de fer d’Edith ne sont pas suffisants, la
mécanique nous lâche après avoir parcouru 5 Km à travers les dunes : Embrayage
rincé.


Edith est partagée entre la déception de ne pas terminer cette
étape, le désarroi de voir sa moto immobile au milieu des dunes et la crainte
d’être loin de toute âme qui vive. Pourtant après quelques minutes (comme d’hab.)
ils sont rejoints par un local à la recherche de ses dromadaires qui contacte
un cousin " mécanicien moto " " spécialiste remorquage désert " pour venir les
sauver. Le prix n’est même pas discuté tellement le soulagement est grand pour
Edith. La moto est rapatriée au village de mahmid tandis qu’Edith est déposée
en cours de route dans un campement berbère ayant pour seuls compagnons le
couché de soleil et 2 locaux fort accueillants qui l’invitent à boire le thé.
De son coté, Marco démonte l’embrayage et constate les dégâts : le 1er disque
est complètement limé par les actions soutenues et répétés d’Edith dans les
dunes. Sa technique consistant à " Mettre Gazzzzz et jouer avec l’embrayage..
" . Le rdv est pris pour le lendemain afin de trouver une solution (Il est
question de fabriquer un disque en contreplaqué… (oui oui…c’est possible, ils
le font sur les 4X4 ) ) la nuit n’étant pas de trop pour faire le point !


De leur coté, Sam et Corinne font route jusqu’au Pacha (5 Km
avant Mahmid) où ils passent la nuit sous une tente berbère Grand luxe avec
fontaine glougloutante (arrêt automatique à 22H00) et grillons chanteurs .
Motivés, ils partent tôt le lendemain sur les traces d’Edith et Marco.
OPERATION A POUMONS OUVERTS
Alors qu’Edith et Marco petit déjeunent en plein air dans leur
campement berbère, ils entendent les motos de Sam et Corinne passer au loin.
Marco s’agite dans tous les sens et hurle " n’y allez pas … ! " heureusement,
l’œil affûté de Sam reconnaît la silhouette ( quoi ? ?) de Marco et s’arrête
sans s’engager dans le sable. Ouf ! L’histoire relatée, Marco décide de se
rendre à l’atelier du mécano afin de voir ou en sont les réparations et croise
celui-ci sur le DR d’Edith.
1ére réaction " Super.. ça marche ! "
2éme réaction, Marco : " Il m’a pas ramené mes outils ce con ! "
3éme réaction, Marco : " Et le cache latéral , il est ou ? "
4éme réaction , Marco : " Comment tu as réparé ? "
Mécano (via 3 traducteurs simultanés dont 1 bègue) : " J’ai fait un disque
neuf en alu "
Marco : " ok et l’ancien alors ? tu peux me rendre mon disque d’embrayage
mort ? "
Mécano : " j’ai fait un disque en aluminium + l’ancien pour renforcer "
Marco, Edith, Sam : " Hum hum hum…. Il nous prend pour des jambons ! ! "
Retour à l’atelier pour re-ouvrir l’embrayage et là :
Mécano : " Ok mais faut payer à nouveau ".
Marco marque alors son mécontentement en donnant un coup de pied dans un
carton (quel homme !) pour les travaux faits sans accords, pour le vol du Buzz
l’Eclair d’Edith et pour la forme ! Montant des réparations : 1250 Dirhams…
(soit 125 euros)… aie.. plus 350 dirhams pour le remorquage…(35 euros). Les
essais paraissent concluants, le temps nous dira si nous pouvons être
satisfaits de cette réparation au bout du monde.
A L’ATTAQUE 2… ON L’AURA !
Vers 15h00, la troupe repasse vers Tagounite pour faire le
plein (+ nettoyage filtres à air.. c’est fout ce qu’on peut y trouver..) et
entamer la piste " nord " : Tagounite -Foum Zguid plus facile. A 18h00 il faut
se rendre à l’évidence, nous n’avons fait que 50 Km sur les 200 qui nous
séparent de la fin. Il nous faut bivouaquer 10 Km avant d’arriver au lieu dit
" l’oasis sacré ". Grand moment : La voûte céleste est immense, nous trouvons
le seul arbre mort et sec à 10 Km à la ronde qui alimentera le feu pour cuire
nos patates à la braise et nos spaghettis sauce tomate.
LES GRANDS MOMENTS
Nouvelle journée… (Marco est réveillé par des grenouilles en
plein désert) . L’entraînement de la veille nous laisse croire que nous serons
le soir à Foum Zguid. La piste est de plus en plus dure et la fatigue ne fait
rien pour arranger les choses. Nous roulons sur des caillasses énormes, dans
du sable, des oueds secs, bien creusés et quelques fois limite franchissables.
Les regs se succèdent jusqu’à l’oasis Sacré et ses grenouilles. Nous y
prenons, après avoir tambouriné à la porte pour que l’on nous ouvre, notre
seule boisson fraîche du jour . Puis 1 village berbère ou l’on nous accueille
chaleureusement (les tapis sont déployés, le thé est servi.. c’est IMPOSSIBLE
de juste acheter un coca et de se casser !). Enfin c’est l’arrivée sur le lac
asséché d’ Iriki : Grand moment. Nous lâchons les poneys des DR sur un sol
plat et dur, , puis sur un tapis de fleurs rases rouges puis vertes pour finir
dans un champs de fleurs jaunes, compactes et odorantes comme le colza hautes
jusqu’aux genoux. Il n’y a plus de pistes, nous suivons l’azimut du GPS et
c’est bien ! Malgré notre détermination, le soleil tombe rapidement et c’est
en arrivant au pied d’un poste militaire à 40 Km de Foum Zguid que nous
décidons de bivouaquer. Le contrôle strict annoncé par les guides se limite à
une poignée de main, à un accueil encore un fois très chaleureux avec le thé
amené du Poste (200m) et servi prés de nos tentes par le militaire. Il nous
apporte également 1 pain ½ qu’il a pétrit et cuit lui même. Le spectacle
nocturne est toujours aussi magnifique.. mais plusieurs questions se posent :
" A quelle heure se lève la lune ? "
" Cette étoile, c’est un satellite ? "
" Mais où est la grande Ourse ? "
" Et demain, les pneus tiendront ils ?"
Marco : " C’était quoi cette grenouille ce matin ? "
Et surtout " Serons nous vraiment à Foum Zguid Demain ? "
@+ du prochain Cyber.