Marrakech Tour
Ca change ! ! Quitter le coupe-gorge de Tjoukak pour Marrakech
et ce petit hôtel, dans la médina, avec son Riad typique (squatté par nos 2
méméres de moto) et sa terrasse ensoleillée, ça nous repose !

Nous décidons de jouer les touristes pur jus, Casquette sur la
tête et caméra au poing, nous ne nous épargnons rien :
Place Jam el afna : on ne pouvait pas la louper tellement proche de l’hôtel et
tellement active à n’importe quelle heure. Ca ressemble à une fête de l’huma à
la marocaine (Pierrot et Jacqueline, vous sentez déjà l’odeur des grillades ?
)

Le souk : C’est un souk comme tant d’autres, avec sa spécialité typique, les
chaussures de sport de taille inférieur à 42 !
Le hammam : endroit tant attendu pour se faire masser le dos, mais à l’entrée
les prix doublent par rapport au guide du routard. Le gérant ne discute pas,
les négociations sont impossibles, et par principe nous n’avons pas envie de
nous faire avoir (une fois de plus ?), nous rebroussons chemin.
Le petit taxi : Après une première approche des tarifications forfaitaires,
nous apprenons qu’il existe un compteur et que le taxi doit le brancher (gna
gna gna... ! :-) ) ! Chouette, ça devrait simplifier nos prochains trajets.
Nous ne prenons donc que des taxis avec compteur. Seulement voila, même là ils
restent filous, c’est comme ça que nous mettons un terme à une course après 2
mn voyant le compteur s’affoler. A la tête du client, ils vous facturent le
tarif de nuit et/ou le tarif long trajet. Ils vous rappellent qu’au Maroc, la
plus courte distance d’un point à un autre n’est pas forcement la ligne
droite. Nous avons finalement recours aux forces de l’ordre qui nous
réquisitionne un taxi avec une tarification « normale » jusqu’à notre retour à
l’hôtel.
Nous ne ratons pas évidemment le rituel
charmeur de serpent.
La spécialité culinaire, hormis les habituelles brochettes, tajines ou
couscous, est testée par Edith. Le jus de canne à Sucre, fait devant nos yeux.
Les cannes d’ 1 m 50 sur lesquelles sont plantés des ½ citrons sont enfilées
dans l’avant d’une machine incroyable. Le jus est extrait pendant que ressort
par l’arrière de la machine, les fibres de la canne. Et en plus c’est
délicieux !

DE L’AUTRE COTE DU MIROIR
Mais finalement le coté balade en calèche (on l’a pas fait je
vous rassure ! ! !) et glace à l’italienne ça va un temps. Nous avons envie de
voir l’envers du décor des boutiques à touristes (Il est beau mon sac en peau
de dromadaire ! ! ! !) et partons à la recherche des tanneries (que nous
avions raté à Fès).
Pour le coup, il faut prendre un petit taxi car le souk des tanneurs est à
l’autre extrémité de la ville. A cause de l’odeur (ça promet ! !).
Le choc est rude. Nous commençons par aller sur le marché des peaux. Le négoce
n’est pas très actif. En période de préparation à Ait El Kebir les bêtes sont
rares ! Nous voyons cependant les tas de peaux brutes de dépeçage, et le sol
est jonché de pattes, de cornes et autres oreilles de mouton. L’odeur est
soutenable, la vue moins. L’ensemble est très sale, mais tout semble
s’enchaîner comme dans un rituel parfaitement accomplit. Le tri, la vente, le
chargement sur la carriole tirée par le mulet, tout se fait rapidement. Nous
décidons de suivre (sans en avoir l’air, mais on reste des touristes :-) ) la
carriole susnommée car nous ne savons pas ou se trouve le souk ou sont
traitées les peaux. Le pas du mulet est lent et il nous emmène dans Marrakech
la pauvre. Le quartier ne recevant sans doute jamais d’occidentaux, c’est sous
les regards lourds des habitants que nous traversons ces quartiers. Nous n’en
menons pas large...
Finalement nous arrivons à l’endroit ou sont traitées les peaux et préférons
accepter la proposition d’un guide pour qu’il nous emmène à travers les
méandres des ruelles et surtout pour qu’il nous explique comment tout cela
fonctionne.


VIdeo

Nous sommes loin des cartes postales multicolores de Fès, ou l’ouvrier
souriant piétine de jolis bains de couleur. Là, l’ouvrier en question
(exploité par 1 ou 2 familles qui possèdent à elles seules toutes les
tanneries) passe de 6H du mat à 13H à piétiner dans les bains de chaux ou
autres fiantes de mouettes. Quant à l’odeur, insoutenable, nous tentons de la
camoufler des le début du parcours par quelques brins de menthe offerts par
notre guide, mais nous constatons rapidement que la meilleure solution est
d’arrêter de respirer ! C’est ça aussi Marrakech.
NATIONAL GEOGRAPHIC
Il est temps de quitter la ville et ses douceurs, direction
l’ouest. Nous décidons de l’itinéraire rapidement. Les cascades d’Ouzoud.
Au départ de Marrakech, nous traversons une plaine verdoyante, la route que
nous empruntons est bordée de nombreuses et immenses propriétés agricoles.
Puis le relief change de nouveau, des collines verdoyantes se succèdent
jusqu’à Demnate, laissant apparaître au fond du panorama le sommet le plus
haut du Haut Atlas, Visite rapide au pont Naturel au dessus de la ville, Ca
ressemble à la grotte du Skeletor (C’était quoi déjà le nom de ce dessin
animé ? j’me rappelle plus du titre), des langues de terre rouge durcie
tombent comme des stalactites du haut du pont et finalement laissent place à
un trou béant d’où sort une rivière. Les corbeaux se jètent dans le vide
toutes ailes repliées et les déploient au dernier moment, à l’approche de leur
nid ou du sol.
Nous repartons direction Ouzoud, traversant à nouveau des montagnes rouges et
vertes sous un soleil couchant : et si le drapeau marocain, rouge avec une
étoile verte venait de là ?
C’est un paysage fréquent mais tellement beau qu’on ne s’en lasse pas. Ni de
le voir, ni de vous le décrire.

Petit bilan mécanique, l’embrayage du DR d’Édith tient très bien le coup.
Cependant un petit souci est apparut. Sur la route entre Marrakech et Ouzoud,
Edith ne comprends pas pourquoi dans chaque virage, alors qu’elle lâche les
gaz, son régime moteur ne diminue pas, au contraire. Et c’est grâce à son
frein arrière, sollicité en urgence qu’elle réussit à prendre ses courbes.
(quelques petites frayeurs....) Après une petite inspection, c’est la gaine du
câble de starter de sa moto qui se coince entraînant des montées de régime
moteur continus. Petite manip et retour à la normale.
Arrivée à Ouzoud.
La ville est encaissée. Nous trouvons rapidement le « Camping de la nature »,
réputé pour ses cueillettes, à volonté, d’oranges et mandarines dans le
jardin.
Nous somme accueillis par un homme jovial, rebondit, portant un bonnet blanc
en laine. Nous sommes fins prêts pour planter la tente mais acceptons
finalement sa proposition de nous installer pour la nuit dans une chambre (4
murs et des matelas) pour 2 euros de plus.
Les oranges ne sont pas encore bien mures (dommage) mais nous arrivons tout de
même à en manger quelques unes. Le camping surplombe les cascades et nous nous
laissons le plaisir de la découverte des lieux dés le lendemain car la nuit
est maintenant tombée.
La soirée est calme, petit dîner maison , aux chandelles, fait de semoule
épicée, de harira (soupe marocaine de chez Royco :-) ), et de nos fidèles
sardines, déclinées pour l’occasion en « Naturel à l’huile végétale »,
« épicés », et la nouveauté du jour « Boulettes de Sardines épicées ».
Au matin, réveil au son de l’eau de la rivière et du chant des
oiseaux. Nous décidons de zapper le petit-déjeuner pour nous taper un petit
tajine au bas des cascades à l’heure du déjeuner, libérant la chambre vers 13H
(hum hum !).
Vidéo des cascades d' Ouzoud (6.38 mo)

La descente dans les gorges nous révèle un spectacle superbe.
Une multitude de cascades plus ou moins chargées en eau se jètent soit du haut
de la falaise soit les unes dans les autres. La cascade en elle-même est très
fournie (sans doute les pluies d’octobre et novembre), l’eau s’éclate
tellement fort qu’un nuage d’embrun incessant remonte et couvre le ciel,
créant un arc en ciel permanent qui change de place en fonction de la position
du soleil dans la journée.
Un brouhaha couvre nos paroles. Il nous faudra nous éloigner pour pouvoir nous
entendre à nouveau.
Au pied des cascades se trouve un premier bassin. Nous pouvons le traverser
par 2 moyens, soit un petit pont métallique, soit les embarcations de fortune
composées de quelques tonneaux reliés par des planches. Leurs noms
respectifs : Le « Titanic » et le « France » nous font préférer le pont malgré
la glaise gonflée d’eau dans laquelle nous pataugeons de part et d’autre de la
passerelle !
Nous rejoignons le restaurant un peu au dessus de 2eme bassin, plus bas sur la
rivière, ou nous dégustons, face à ce spectacle, le meilleur jus d’orange du
Maroc (et peut être du monde ! ! ! !) et où nous partageons notre tajine avec
une famille de chats installée là. Edith ne quitte pas les lieux sans s’être
fait inviter à la cuisine afin de connaitre les secrets d’un tajine Berbère
réussit.
Le cuisinier nous conseille, afin de ne pas faire le même parcours au retour,
de remonter par l’oliveraie.
UN DIMANCHE A LA CAMPAGNE
Les premiers pas sont difficiles. Le tajine, la chaleur, (et
peut être les 2 patchs d’Edith.. :-) ) ralentissent le rythme. Nous découvrons
les rivières noires faites des restes d’olives concassées dégoulinant dans les
ravines de terre. La pente se faisant moins rude, nous arrivons à l’oliveraie
où des rires d’enfants et des signes d’agitations nous attirent.
Le sentier que nous suivons nous emmène à travers des parcelles d’oliveraie où
des familles entières sont en pleines activités. Le père, dans l’arbre, tapant
sur les branches avec un grand bâton, fait tomber les olives. Les enfants,
grâce à des balais faits de rameaux, séparent les feuilles des olives, les
regroupent, et les apportent aux femmes qui les trient. D’autres se reposent,
les vieux parlent. La vie du village est reproduite dans les champs. Sur une
nappe à même le sol, tout y est : Du café servant le thé au vendeur de
vêtements, en passant par l’épicier. Tout ce travail est fait dans une
ambiance bucolique, festive et détendue, où nous sommes cordialement acceptés.
MAITRISE DE SOI
Il est temps à présent de repartir. Motos chargées, cap sur
Beni Mellal.
Après le 3eme coup de Kick, et comme à son accoutumée, la moto de Marco
démarre. Edith fait de même. Pourtant un doute sur l’itinéraire à suivre
pousse Marco à couper son moteur
ET LA, C’EST LE DRAME ! ! ! ! ! ! !
Il est 14H00 et après 10, 20, 50 coups de kick, la moto ne
sursaute toujours pas. Pas le moindre son ne sort de son pot et rien n’y fait.
Ni les caresses, ni les coups (ouais bon.. c pas bien je sais... ! :-) ).
Procédons donc par étape :
Essence OK, Coupe circuit OK, Béquille Ok. Ca va, Pas de point
boulet aujourd’hui.
Entre temps, notre hôte, le gérant du camping (bonnet
blanc...) est revenu assister aux turpitudes de Marco et de sa moto.
Ses premiers conseils sont de laisser chauffer la moto.
Marco explique que pour le moment il n’arrive pas à la démarrer...
Opération de Marco : Allumage ... Bougies changées par des neuves, étincelle
OK
Intervention bonnet blanc : « Li Bougies... I Fo li nittoyer li bougies » d’un
air insistant.
Réponse de Marco : "Ok, Merci... ça va aller...c’est fait..."
Marco tente à nouveau de donner quelques coups de Kick
Réapparition de Bonnet blanc : « Li Bougies... I Fo li nittoyer li bougies ».
Marco intérieurement : il va me lâcher ! ! ! !
BB : « li bougies, i fo li frotter li bougies.... » Et il repart...
La tension monte ! ! ! !
Opération Carburation
Actions Marco : Essence : Filtre OK, vidage de la cuve OK aussi, pas
d’impuretés.
Réapparition de Bonnet blanc : « Li Bougies... I Fo li nittoyer li bougies ».
Marco : C’est Bon là ! ! !
Edith : Regard furieux vers Marco du style « calme toi » ! ! !
! Bonnet blanc : « Li Bougies... I Fo li nittoyer li bougies ».
Marco : Alors écoute moi bien ...
Bonnet blanc : « Li Bou... »
Marco : « Chut ! ! ! Tu m’écoutes ...j’ai changé les bougies, j’ai
l’étincelle, tout va bien, maintenant faut nous laisser !"
Opération filtres à air : changé par un neuf, et crépine
propre.
Réapparition de bonnet blanc : « T’as l’issence ? J’ai l’issence ! Honda,
issence sans huile ! »
Marco OFF : « P’tin tu vas fermer ta gueule ! »
Bonnet blanc : « Sinon li Bougies... I Fo bien li frotter li bougies, et l’issence,
t’as l’issence ? »
Edith : « Marc, reste cool, tu vois bien. Il a un grain. ! »
Marco : ’Dis lui de fermer sa Gu...... ou je réponds plus de rien ! »
Bonnet Blanc : « et l’issence ? »
Marco : « YARGLAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA ! ! ! ! ! ! »
Marco tente à nouveau quelques coups de demarrage, fait quelques coups de kick
dans le vide afin de désengorger le carburateur et finalement arrive à
démarrer quelques minutes la moto puis elle cale et impossible de redémarrer.
S’en suit une nouvelle série de kick.
Bonnet blanc ayant assisté à la scène : « ti dois 4 fois pour amorcer la
charge »
(NDLR : il veux préciser par cela qu’il pense qu’il est nécessaire de faire 4
coups de kick dans le vide avant de donner le coup de démarrage).
Marco dépité regarde Edith.
Edith (à Marco) : C’est bon je m’en occupe.
Edith (à Bonnet Blanc) : « Oui oui, c’est bon, il connaît la moto merci
beaucoup... z’auriez pas un thé ? »
La tension monte encore après avoir jeté casque, blouson et sac à dos ; Edith
décharge les bagages, sort les outils.
Cette moto va démarrer, Foi de Marco, il n’y a pas de raison ! ! !
20H00, Après quelques visites de Bonnet Blanc, quelques « I Fo
bien li frotter li bougies, et l’issence, t’as l’issence ? » et quelques
aller/retour pour me dire religieusement : « En France ya les partner, les
berlingo et les kangoo... vi vi... »
Marco finit par démonter le carburateur et c’est à la frontale qu’il nettoie
méticuleusement les pointeaux, aiguilles, gicleurs (tient le gicleur de
ralenti est bouché) etc....puis remonte le tout... Pas de coup de kick
maintenant, une pause est vraiment nécessaire.
KATMANDOU
Nous allons finalement nous restaurer à quelques dizaines de
mètres du camping et nous sommes accueilli dans le resto par un groupe qui
semble sorti tout droit des années 70. Deux jeunes marocains tapent sur des
djambés et le reste de l’assemblée est formé par un rasta aux dents
multicolores et aux faux airs de bob marley, une junkie pesant dans les 25 26
kg qui sourit béatement aux cocasseries de son chien snoopy, un jésus
dreadlockés qui fume une pipe (bong) qui fait bronzer la tête et joue d’une
guitare à 3 cordes faite en peau de dromadaire... et nous !
Nous nous sentons un peu décalé dans cet univers mais nous sommes
immédiatement invités autour du feu (fait à même le sol du restaurant) afin d
’attendre la cuissons de nos brochettes.
L’à priori négatif que nous avions laisse petit à petit place à une ambiance
agréable mêlée de percussions et de chants africains. Les joueurs de Djambé se
connaissent bien et partent de concert dans une improvisation. L’un d’eux joue
particulièrement bien et semble entrer en transe. Nous sommes rappelés aux
réalités de la vie par l’arrivé de nos brochettes.
Enfin nous remercions l’assemblée mais Marco reste perturbé par ses problèmes
mécaniques et préfère rentrer.
Arrivé devant la grille du camping, porte close ! Après un léger tapage,
bonnet blanc vient nous ouvrir en tong, pyjama et bonnet VERT ! Et oui,
manifestement, malgré le fait que nous soyons ces seuls clients et qu’il nous
avait vu partir au resto, il est parti se coucher à 9H comme à son habitude.
La nuit est agitée. Marco craints d’être définitivement bloqué
à Ouzoud, Edith aussi se soucis mais personne n’en parle, attendant le
lendemain matin et le coup de kick fatidique pour se prononcer......
@+ du prochain cyber..
Vos Commentaires :
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> De Marrakech à Ouzoud
6 février 2004, par Roswell
C’est les Maitres de l’univers le dessin animé avec
squelettor et Musclor !
Comment ca j’ai retenu que ca du récit que vous venez
de raconter ? Et alors je t’enlève une épine du pied Marco, maintenant
que tu connais le nom du DA ! = ;)
Répondre à ce message
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> De Marrakech à Ouzoud
30 janvier 2004, par Stab
Marco, et les piles ? T’as pensé à changer les piles ? ;-)
Répondre à ce message
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> De Marrakech à Ouzoud
30 janvier 2004, par Stab
Et vous aviez vos maillots ? Vous vous z’êtes baignés
dans les cascades ?
Alors, la suite, il a demarré ce DR ? ? ? vite Marco ,
la suite ...
Stab
Répondre à ce message
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